Dans le nouveau quartier de la ZAC Montjoie à Saint-Denis, les différents lots ont pour vocation de fonctionner en archipels semi-autonomes. Une fois toutes les parcelles achevées, ces archipels viendront former un nouveau morceau de ville cohérent. Notre projet propose donc un travail sur l’immeuble-îlot et les enjeux d’unité et de densité qui l’accompagnent.
Conçues comme un ensemble dense et compact, les masses bâties viennent s’enrouler en spirale et bâtir les rues bordant le site. Le projet architectural vient, en négatif, construire le projet urbain. Les passages qui traversent la parcelle de part en part connectent les espaces du projet au maillage urbain général. Cette trame viaire interne à l’îlot permet à la fois d’en rompre la monumentalité, de créer des percées visuelles et d’irriguer les différents programmes.
Les éléments du programme viennent se glisser les uns au-dessus des autres. Au-delà de simples superpositions, c’est un véritable travail topographique de sculpture du sol, qui permet de créer des espaces collectifs originaux. Les limites entre les usages sont pensées amples, perméables. De nouveaux usages y bourgeonnent d’ailleurs, à la fois en lien avec l’intérieur et l’extérieur de l’îlot.
Il semble que, dans ces années post-crise financière, la sobriété soit un outil conceptuel exemplaire avec lequel l’architecte doive désormais composer. Elle se retrouve ici dans la matérialité du projet : Depuis l’espace public, le projet de la Montjoie apparaît comme une masse compacte de brique dont on n’entrevoit le cœur planté que depuis quelques percées visuelles. A l’intérieur, le traitement en enduit et bois des façades intègre une dimension plus domestique à laquelle répond la générosité du jardin central.