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REGARDS n°117 de l’AGAM “Les toits : l’avenir des villes a du potentiel”

15/11/2023

La saturation des sols nous amène à redécouvrir le foncier aérien, notamment les potentiels de surélévation. C’est une question qui réémerge régulièrement au cours de l’histoire lorsque le sol se fait rare et que les besoins se font massifs. Le réchauffement du climat et les aspirations à mieux vivre en ville invite à penser non plus au cas par cas mais de manière plus générale. Peut-on mettre en place un plan d’aménagement des toitures à l’échelle urbaine. Ces questionnements renvoient à l’élaboration d’une nécessaire stratégie d’aménagement, d’une vision globale et à grande échelle, et, de questionner les relations entre pouvoirs publics et propriété privée. 

De manière générale, la surélévation d’un toit ne doit ni dégrader l’état existant, ni dégrader la qualité de l’espace public ou de l’îlot. Lors d’une surélévation, il est important de voir dans quelle mesure elle participe à la qualité de vie de l’îlot. Cela dépend du contexte et s’étudie au cas par cas en fonction de différents facteurs : l’orientation, les masques, les vents… L’autre aspect essentiel est constructif, il concerne la légèreté. 

Le bois permet de résoudre ces problématiques de construction, de stabilité ou de descente de charge et augmente ainsi le potentiel de surélévation. 

Nous sommes cinquante ans après la fin des Trente glorieuses, période qui nous a légué la ville moderne et ces barres et tours de béton si décriées aujourd’hui. Cinquante ans après ce patrimoine est frappé d’obsolescence, encore plus depuis l’application de la loi Climat et résilience qui impose de nombreuse réhabilitation d’ampleur. Néanmoins, les structures en béton armé de ces bâtiments permettent souvent de les surélever et de les transformer en profondeur tout en les rénovant. Il y a des systèmes constructifs que l’on peut plus facilement surélever que d’autres. 

Qu’est-ce que la transformation des toitures, la surélévation ou l’aménagement des toitures peut amener comme améliorations des conditions de vie aux gens qui habitent déjà ces bâtiments ? L’appropriation des toitures à travers la notion d’espaces collectifs partagés est peut-être le lieu de l’expression d’une réponse à la dichotomie public-privé issue du 19e-20e. C’est un usage plus subtil qui s’adapte bien aux toitures et correspond aux attentes d’évolutions de nos modes de vie. D’autant plus qu’avec le réchauffement climatique, la vie sous les toitures devient impossible. Peu à peu tout un étage devient impropre à la vie sans climatisation. Cela entraine une dynamique et une impulsion sociale qui donne une légitimité à repenser l’usage des toitures à l’échelle urbaine. 

 

Lien vers l’article de l’AGAM :

 

Les toits L’avenir des villes a du potentiel